Ecrire et dessiner la ville territoire
Etalement urbain, Territoires en mutation…
Un cycle de formation 2011-2012 du réseau CAUE
Une observation de la ville étalée qui ne se limiterait pas aux métropoles et s’intéresserait aux territoires ruraux ferait apparaître une autre forme de ville. On se doit de faire ce constat : c’est principalement l’extension urbaine des métropoles qui fait l’objet d’études et de critiques et de nos interrogations dans les ateliers d’urbanisme de l’Université Permanente des CAUE.
Cela sans aucun doute du fait de son impact économique et social et de la consommation d’espaces agricoles dans les zones peri-urbaines. Mais peut être également parce que la majorité des chercheurs et praticiens, tout simplement, en sont les résidents.
Ce qui fait ville c’est, bien sur, le flux, l’échange, la relation. On a justement observé depuis la deuxième moitié du XX em siècle l’augmentation de la distance parcourue pour un temps de transport relativement stable. De ce point de vue, les fonctionnalistes avaient raison, la fonction construit la ville… Mais il arrive aussi que le paysage résiste.
Ce qui fait la ville c’est également, les services : scolarité, commerces, administrations, équipements sportifs, offre culturelle, musées, cinémas, théâtre… Mais cela n’impose en rien une forme urbaine définie. Dans les territoires ruraux, les villages situés dans l’aire d’attraction, le champ de gravité d’une « cité » deviennent des quartiers d’habitations.
Dans le territoire rural le temps qui sépare le citoyen des « fonctions » de la ville n’est pas plus important que dans la métropole. La différence avec l’étalement urbain s’observe par le fait que la relation entre les quartiers d’habitations et les centres ne se fait pas à travers un paysage minéral mais par un paysage végétal, à travers l’espace rural et non pas la périphérie urbanisée. À l’exact opposé de la « tabula rasa », c’est le terroir qui organise la « countryfication »
Dans cette autre forme de ville on y observera par ailleurs, la possibilité inattendue d’une mixité sociale déjà en construction. Ruraux comme rurbains peuvent accéder aux mêmes équipements, à la même culture, aux mêmes services. L’accès à la culture ne se fait pas, comme on l’imaginait, il y a vingt ans, par les « autoroutes de l’information » mais physiquement et par l’usage. Le « cœur de ville », c’est-à-dire généralement l’enceinte médiévale des villes moyennes, devient un lieu de culture et pourra alors tendre vers une gentrification. C’est également un « centre commercial » qui fonctionne sur des horaires, 10 h/ 19 h, identiques à ceux d’un hyper marché des périphéries urbaines. Son accessibilité impose une offre de stationnement où, la distance entre parking et commerce y est équivalente.
Construire et reconstruire la ville ce n’est pas seulement faire du projet et faire du programme, concevoir des espaces c’est aussi penser la ville dans ses autres dimensions, sous d’autres « formes » : sociologique, paysagère, ludique, humaine, artistique, poétique…
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