La France est le premier consommateur en Europe de produits phytopharmaceutiques. Le troisième au monde. Préoccupés par leurs effets indésirables, les pouvoirs publics ont mis en place une réglementation de plus en plus restrictive pour diminuer drastiquement l’utilisation de ces produits communément appelés pesticides. Leur utilisation, même restreinte, est loin d’être sans risque pour l’environnement alors qu’on constate l’érosion de leur efficacité par une adaptation du végétal.

  • impacts sur la faune, la flore et l’eau. Disparition de la biodiversité, modification des écosystèmes, pollution des nappes phréatiques et des rivières, mutation de certaines plantes..
  • impacts sur la santé des utilisateurs eux-mêmes et sur la population car les molécules sont volatiles. On retrouvent des résidus dans l’eau de boisson et l’alimentation, avec des effets sur la santé publique, immédiats (brulures, allergies…) ou à long termes (cancers, maladie neurologiques, troubles de la reproduction…). Dans les zones rendues imperméables, les produits phytosanitaires s’écoulent 30 à 40 fois plus vite jusqu’aux cours d’eau que sur une parcelle cultivée.

Cette prise de conscience a amené le legislateur à adopter en janvier 2014, la loi dite  « zéro-phyto » pour interdire au 1er janvier 2017 l’utilisation par les collectivités et l’état des produits phytosanitaires dans les espaces verts (sauf cimetières et équipements sportifs) et en 2022, l’utilisation de ces produits par les particuliers.

Les collectivités ont donc moins de 2 ans pour revoir leurs pratiques et mettre en place une gestion différenciée des espaces verts et supprimer l’utilisation de ces produits (sous peine de 2 ans de prison et 75 000 euros d’amende).

Néanmoins, une prise de conscience de l’impact des pesticides sur l’environnement et la santé et une responsabilité des élus vis à vis des citoyens devraient favoriser un passage à l’acte rapidement.

zérophyto

Plusieurs initiatives prises par de nombreuses collectivités démontrent que ce n’est pas si compliqué et qu’elles en tirent de nombreux profits. Des labels encouragent les villes et villages à passer le cap parmi lesquels l’association villes et villages fleuris.

En Aveyron, le PNR des Grands Causses a initié depuis 2014 une action de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires en milieu urbain à laquelle 18 communes ont adhéré. Un diagnostic par commune, un plan d’action, un comité de pilotage, auquel participe le CAUE et un suivi régulier des bonnes pratiques sont réalisés. Des réunions d’échanges sont organisées avec les différents partenaires, les élus et les agents municipaux et le prestataire retenu, FREDON Midi-Pyrénées.

A partir du 25 novembre 2015, pour pouvoir traiter dans les cimetières ou les stades, un certificat individuel sera obligatoire pour les agents des collectivités qui utilisent encore des pesticides. Ce certificat sera obtenu après une formation obligatoire et une évaluation.

Former les agents à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques ou les former aux méthodes alternatives (obligatoire dans 2 ans) et protéger ainsi leur santé est un choix à faire. Les alternatives au traitement chimique existent bien. Elles sont souvent bien moins couteuses et chronophages. Elles nécessitent par contre de modifier les pratiques et de revenir aux fondamentaux. Laisser faire la nature là où elle peut s’épanouir librement et se focaliser sur certains points de fleurissement que l’on juge important.

Prochains articles :

  • Zérophyto : se concerter et valoriser la démarche
  • Des exemples d’aménagements réalisés en bonne entente avec la nature.